Projet Léonard - Acquisition du langage et grammaticalisationProjet Léonard - Acquisition du langage et grammaticalisation


Descriptif

Par Aliyah Morgenstern . Dernière mise à jour le : 25 octobre 2008.

Mini-colloque-concert A l’ENS-LSH, Lyon

RENCONTRE ENTRE CHERCHEURS ET MUSICIENS

De la musique au langage : prosodie et babillage

Grand amphithéâtre (conférences)

Salle Kantor (concert)

La première chose que l’on perçoit d’une langue, c’est sa musique, c’est-à-dire son organisation prosodique. Chaque langue possède en effet une organisation accentuelle, rythmique et mélodique spécifique, particulièrement évidente lorsque qu’un locuteur transpose la musique de sa langue maternelle à une langue étrangère. Outre leur importance dans les langues, les éléments prosodiques entretiennent un rapport de proximité maximale avec le rythme et la mélodie de la musique, ils ont même été désignés comme les “éléments musicaux” de la langue. Par ailleurs, ces « éléments musicaux » semblent jouer un rôle privilégié tout au début de la vie, le bébé développant à sa naissance une forte sensibilité à la musique et aux caractéristiques prosodiques de sa langue maternelle.

Comme s’ils devinaient cette sensibilité, les adultes qui entourent l’enfant se mettent à lui parler d’une façon spéciale, en exagérant les paramètres prosodiques et la plupart du temps, de manière totalement inconsciente (le fameux mamanais ou « motherese »). Dans ses premières productions, le bébé restitue d’abord les patrons intonatifs de base et les caractéristiques rythmiques de hauteurs, qui fonctionnent comme des unités élémentaires de traitement. Il en résulte, au niveau de la production sonore, que les contours d’intonation de la langue maternelle apparaissent longtemps avant les premiers mots.

Les éléments musicaux semblent donc bien jouer un rôle fondamental dans l’émergence du langage et c’est pour cette raison que nous avons souhaité leur consacrer un Mini-Colloque, en rassemblant autour de cette thématique de jeunes scientifiques s’intéressant soit à la perception, soit à la production de la parole chez le jeune enfant (conférences et session posters). Il serait impensable de parler de musique sans faire appel à la sensibilité des musiciens et nous avons donc souhaité inviter Krystof Maratka à présenter « Nids de cigogne », une œuvre composée pour violon alto et voix d’enfants. Par ces regards croisés sur la naissance du langage chez l’enfant, et ces perspectives mises en parallèle, nous espérons ainsi créer des échanges nouveaux entre jeunes scientifiques et musiciens d’horizons différents. Empruntons donc, l’espace de quelques conférences, de quelques posters, d’un concert et des rencontres de la journée, les oreilles et la voix du petit enfant, afin de découvrir le monde essentiellement musical qui est le sien pendant les premières années de sa vie...

Entrée libre et gratuite mais merci de s’inscrire auprès de

Aliyah.Morgenstern@ens-lsh.fr

Programme

10h : Aliyah Morgenstern et Christelle Dodane : Introduction

10h30 : Sophie Kern (Laboratoire Dynamique du Langage (UMR CNRS 5596), Lyon) « Les paroles sans la musique : des premières syllabes aux premiers mots »

11h30 : Pause-salée

12h15 : « Nids de cigognes - Babilo-drame pour alto et prise sonore de voix d’enfants », composé par Krystof Maratka et interprété par Karine Lethiec

Discussion

13h30 : Pause sucrée et session posters

14h45 : Christelle Dodane et Karine Martel (Laboratoire DIPRALANG (EA 739), Montpellier et Laboratoire PALM, MODESCO, Caen « La musique sans les paroles : l’émergence des premières formes prosodiques stables au stade pré-linguistique »

15h45 : Thierry Nazzi (Laboratoire Psychologie de la Perception (UMR CNRS 8158), Paris V) « Importance des acquisitions prosodiques pendant la première année »

Concert

Issue d’une rencontre entre l’équipe de jeunes linguistes, psychologues et orthophonistes du « projet Léonard » http://anr-leonard.ens-lsh.fr/, et un jeune compositeur de talent, Krystof Maratka, le programme « Babillage, prosodie et musique » se donne pour objectif d’organiser des évènements alliant scientifiques et musiciens. Notre première collaboration consiste en un dialogue autour de la composition et la création de l’oeuvre de Krystof Maratka , Nids de cigogne (babilodrame pour alto et prise sonore de voix d’enfants). Séduits par la démarche du compositeur qui a enregistré les voix de ses deux fils depuis la naissance, les chercheurs ont voulu suivre le cheminement qui le mène des données brutes semblables à celles qu’ils utilisent dans leurs propres analyses - des enregistrements d’enfants en interaction avec leurs parents - à une création artistique.

Krystof MARATKA, compositeur

« Distance » et « ailleurs » sont des mots-clef pour accéder au monde poétique de Krystof Maratka (né à Prague en 1972) : « distance » d’ici et de maintenant vers un « ailleurs » quelque part au-delà. Krystof Maratka est né à Prague en 1972. Il a étudié le piano et la musique de chambre puis suivi les classes d’écriture, d’analyse et de composition du Conservatoire de Prague auprès de Bohuslav Rehor et Petr Eben. Le pays s’ouvrait alors à de nouvelles influences après la chute du régime communiste. Très vite, Krystof Maratka profite de ce vent de liberté pour voyager, aidé notamment par une bourse de l’Institut français de Prague. En 1994, il s’installe à Paris, séduit par l’attitude favorable des institutions et des interprètes français à l’égard de la musique d’aujourd’hui. Il y suit le cursus d’informatique musicale de l’Ircam en 1999 et devient Lauréat de la Fondation Natexis. Krystof MARATKA a obtenu le 1er GRAND PRIX du Festival du Printemps de Shanghai pour sa pièce « CHANT G’HAI » pour suona traditionnel chinois et orchestre symphonique. Les oeuvres de huit compositeurs, écrites pour le concours du festival, étaient interprétées par l’Orchestre Symphonique de Shanghai, dirigé par Zhang Yi. Il a obtenu le GRAND PRIX TANSMAN 2006 et le PRIX DU PUBLIC pour son oeuvre « LUMINARIUM », concerto pour clarinette et orchestre, au IVème Concours International des Personnalités Musicales de Lodz. Il vient également d’être lauréat en 2007 du PRIX PIERRE CARDIN DE L’ACADEMIE DES BEAUX-ARTS

Karine LETHIEC, alto

Née en France dans une famille de musiciens, l’altiste Karine Lethiec est diplômée du CNSM de Lyon, du Cycle de perfectionnement du CNSM de Paris, 1er Prix de Virtuosité du Conservatoire de Genève et diplômée du Konzert Exam de la Hochschule de Bern. Son maître à l’alto fut Hatto Beyerlé du quatuor Alban berg. Lauréate du Concours international Tertis et de la Fondation Natexis, elle est titulaire du CA et enseigne à l’ENM de l’Haÿ les roses ; l’été à l’Académie de Courchevel. Chambriste passionnée, elle est la directrice artistique et l’altiste de l’Ensemble Calliopée, joue en quatuor avec piano avec le Trio Guarneri de Prague, et est invitée à jouer dans les plus grandes salles de concerts, en diverses formations, avec David Geringas, Alain Meunier, Dong-Suk Kang ,Olivier Charlier, Hagaï Shaham, Pascal Devoyon...ainsi qu’avec différents quatuors ( Talich, Enesco, Psophos, Vilnius, Amati...). Avec son ami l’astrophysicien Hubert Reeves, elle crée de nombreuses manifestations alliant la musique au cosmos, dont « Mozart et les étoiles ». Karine Lethiec joue un alto Sympertus

Appel à posters

Date limite d’envoi des résumés : 15 avril 2008

Les communications affichées pourront aborder les rapports entre la langue et la musique sous les angles suivants :

-  1 Similitudes de traitement entre la langue et la musique
-  2 Similitudes entre les productions musicales et langagières
-  3 Perception de la prosodie par le jeune enfant
-  4 Prosodie et premières productions enfantines
-  5 Prosodie et émergence de la première syntaxe
-  6 Transfert de compétence de la pratique musicale vers l’acquisition/l’apprentissage d’une langue
-  7 Apport de la pratique musicale à la rééducation orthophonique

Les soumissions sont à envoyer sous forme électronique (format doc ou rtf). Elles comporteront, outre les coordonnées universitaires et électroniques de l’auteur(e) / des auteur(e)s, un résumé de 500 mots maximum et les mots-clés permettant de décrire la recherche présentée. Ces résumés seront diffusés lors de l’inscription au colloque et accessibles sur le site Web du Projet Léonard.

Les soumissions sont à adresser à :

Aliyah Morgenstern ou Christelle Dodane :

Aliyah.Morgenstern@ens-lsh.fr ; christelle.dodane@univ-montp3.fr

dès maintenant et impérativement avant le 15 avril 2008

Les informations concernant le colloque sont disponibles sur le site du projet Léonard :

http://anr-leonard.ens-lsh.fr

Comité d’organisation

Aliyah Morgenstern - ENS-LSH Lyon, ICAR UMR 5191

Karine Martel - Université Caen, Basse-Normandie, PALM, MODESCO

Christelle Dodane - Université Montpellier 3, DIPRALANG

Comité scientifique

Ranka Bijeljac - Laboratoire Psychologie de la Perception, UMR CNRS 8158, Université Paris V

Christelle Dodane - Laboratoire DIPRALANG, Université Montpellier 3

Sophie Kern - Laboratoire Dynamique du Langage, UMR CNRS 5596, Université Lumière Lyon 2

Anne Lacheret - Université de Paris 10, MoDyCo UMR 7114

Mary Leroy - Université de Paris 5, LEAPLE UMR 8606

Christelle Maillart - Université Catholique de Louvain, Belgique

Karine Martel - Université de Caen, Basse-Normandie, PALM, MODESCO

Emmanuelle Mathiot - Université de Lille 3, STL UMR 8163

Aliyah Morgenstern - ENS-LSH, ICAR UMR5191

Thierry Nazzi - Université Paris V, Laboratoire Psychologie de la Perception, UMR 8158

Christophe Parisse - INSERM, LEAPLE UMR 8606

 

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